Soyez féconds et multipliez-vous !
26-11-2011
Était-ce un souhait ou un commandement de Dieu, ce que nous lisons dans le premier chapitre de la Bible ? Est-ce que cette distinction est importante pour un croyant, puisqu’il est question de Dieu ? Le fait est que la fécondité humaine fait partie des exhortations et des commandements qu’Il a fait connaître à ses créatures douées de raison, en commençant par nos tout premiers ancêtres. Dieu a créé le cadre dans lequel la reproduction humaine peut se dérouler de façon optimale. Dans ce cadre, Il a laissé l’homme libre de choisir son rôle individuel, dans cette mission donnée à l’humanité dans son ensemble.
La fécondité est donc un facteur important dans la vie d’une communauté chrétienne. À partir de fouilles, nous savons que ce fut le cas depuis les temps anciens, dans toutes les cultures. La tendance à abandonner ou à réduire la fécondité, est d’autre part une donnée typique dans les idéologies qui ne reconnaissent pas Dieu ou l’ont remplacé par des divinités artificielles (la Raison, le Plaisir et la Qualité de Vie, la Supériorité de sa propre race, le Progrès, …).
Un argument fort, avec lequel de telles idéologies plaident régulièrement pour stopper l’évolution normale de la reproduction humaine, est celui du « danger de surpopulation ». Cet argument aussi est en fait très ancien. Incroyablement nombreuses furent les guerres qui se sont déroulées par crainte de pénuries dans l’approvisionnement alimentaire, ou pour la possession de ressources précieuses. Cette crainte est, pour ainsi dire, ancrée dans le subconscient de l’homme. Jésus nous a enseigné de laisser cette peur de côté : « Ne vous inquiétez pas de ce que vous mangerez demain, mais cherchez d’abord le Royaume des Cieux, et tout le reste vous sera donné en plus». Jusqu’à quel point cette peur est-elle d’ailleurs « rationnelle » ?
Les rationalistes, comme le professeur émérite Etienne Vermeersch, saisissent chaque occasion, que leur offrent à tout propos les médias, pour développer cette peur. Leur raisonnement n’est pas toujours un modèle de pensée logique. Dans une récente interview, par exemple, il fut affirmé que l’homme avait besoin de grands groupes de population pour pouvoir développer les innovations nécessaires. Notre penseur flamand le plus influent, comme est désigné le professeur Vermeersch, réfuta ceci, dans son style à moitié furieux bien connu, en disant que les inventions les plus importantes ont eu lieu dans une population relativement limitée.
C’est vrai, plus ou moins, mais cela ne réfute pas la proposition présentée. Par exemple, dans la Grèce antique, il y eut sur plusieurs siècles une concentration de savants qui ont jeté les bases théoriques de notre civilisation technologique actuelle. Mais leur érudition n’est pas tombée du ciel. Elle était basée sur bien des recherches antérieures d’autres savants, dans d’autres civilisations, qui s’étendaient principalement de l’Orient lointain jusqu’à l’Égypte proche. Notre émérite l’avait donc un peu oublié. La même chose peut être dite d’autres concentrations de l’ingéniosité humaine. Toutes les grandes découvertes sont grosso modo le résultat final de deux facteurs, qui sont redevables à la fécondité humaine : la recherche de progrès dans des populations bien organisées, suffisamment grandes, et la disponibilité de personnes ayant des capacités extraordinaires. Il ne faut pas avoir étudié la philosophie pour savoir que ces spécimens de l’espèce humaine sont plutôt rares. De certains d’entre eux, on peut supposer sans risque que la probabilité qu’ils soient nés, soit d’un ordre de grandeur d’un sur un million. En outre, ils doivent toujours bénéficier de la chance nécessaire, c’est-à-dire, d’être nés au bon moment et au bon endroit. (Qui sait combien de génies remarquables furent avortés dans les dernières décennies ?)
Même (ou peut-être surtout) dans les cercles académiques, circulent des histoires assez ridicules et des idées fausses sur le thème de la « surpopulation ». Le savant le plus connu, qui a élaboré une théorie scientifique sur ce problème, est le pasteur et économiste Malthus (1766-1834). De ses théories est surtout restée celle de la « catastrophe malthusienne de la population ». Elle prétend que la production alimentaire ne peut pas soutenir la croissance de la population, et que des famines et des hécatombes en résulteront. La pratique a montré qu’il avait tout à fait mal calculé, puisque la production de nourriture a augmenté plus vite que la croissance de la population. Comme croyant, Malthus resta, en dépit de son pessimisme, un adversaire de l’avortement et de la contraception. Ce ne fut manifestement pas le cas avec les adeptes des idéologies matérialistes, qui ont depuis inclus son scénario cauchemar de la surpopulation dans leur paquet d’arguments pour le droit, ou encore mieux l’obligation, d’une sévère limitation des naissances par tous les moyens possibles (cf. la célébrité flamande ci-dessus).
Entretemps, nous apprenions que nous partageons cette planète avec environ sept milliards de congénères. À quel point est-ce grave ? Étoufferons-nous dans notre propre pollution, les ressources vont-elles se tarir, le climat va-t-il tourner fou … ? Les érudits de toutes sortes poursuivent la tradition du pessimisme malthusien. Ils nous rebattent régulièrement les oreilles avec des prévisions qui font se hérisser les cheveux sur la tête, tandis qu’ils pointent un doigt accusateur vers le comportement irresponsable de ceux qui ne peuvent cesser de mettre au monde de nouveaux consommateurs et pollueurs. Mais bien que nous ne soyons pas des spécialistes dans ce domaine, nous avons assez de cervelle que pour y réfléchir et pour nous donner une image réaliste de la situation, ses causes et son évolution, tout comme avec les mesures possibles qui pourraient être prises.
Que devons-nous supposer à partir du total actuel de la population ? Supposons que tous les gens disposeraient de 30 m², dans ce cas ils occuperaient ensemble 210 milliards m², soit 210 000 km², ce qui est légèrement inférieur à sept fois la surface de la Belgique. Si nous pouvions accueillir cette population dans un grand immeuble de sept étages, on aurait donc suffisamment d’espace avec une surface de la taille de notre pays. Celui qui a un globe terrestre chez lui, peut s’assurer que ce n’est qu’un point minuscule sur la surface de la Terre. Une telle construction n’offre évidemment pas une possibilité réaliste de mise en œuvre, elle fait simplement partie d’une réflexion.
Mais laissons notre imagination jouer un peu plus loin, et supposons que nos ingénieurs construisent un radeau géant quelque part sur l’océan, à un endroit bien choisi, non loin du continent, avec des matériaux pouvant résister durablement à l’eau de mer. Il serait approprié pour supporter des bâtiments plus élevés, mais la hauteur maximale est fixée à sept étages. Le complexe est équipé de canaux de drainage entre les parties flottantes, et de l’eau provient des bassins de dessalement, de la collecte des eaux pluviales et du recyclage des eaux usées. Les toits plats sont alternativement couverts de panneaux solaires et de terrasses. Des parcs éoliens et des générateurs, entraînés par les variations du niveau de la mer, constituent le solde des besoins en énergie. De bonnes connexions sont prévues avec le continent par des transports maritimes ou aériens, ou par des liaisons fixes, selon les possibilités locales. Sur le continent, se trouvent les terres associées à l’industrie, à l’agriculture et aux loisirs. Les tâches administratives et les services sont fournis sur place. Toute la circulation, dans et autour de ce radeau habitable, est alimentée électriquement. En bref, l’ingéniosité humaine offre tout ce qui est nécessaire pour une vie correcte et assez confortable, avec toutes les commodités d’une métropole moderne. Quels en seraient les avantages ?
Un avantage majeur d’un tel complexes urbain flottant serait qu’il n’y aurait aucun risque de tsunamis ou de tremblements de Terre, étant donné qu’il flotte sur l’océan. La taille de l’ensemble, et la qualité de la structure mécanique de celui-ci, peuvent fournir une protection parfaite contre les tempêtes. En raison de la position en mer et du fait de l’absence d’industrie polluante, la qualité de l’air y serait optimale. Comme le complexe est nouveau, la gamme complète des compétences et des équipements techniques y sont largement utilisés, afin que les résidents disposent de tout ce que la technologie moderne peut offrir, avec une charge très faible de pollution et de consommation d’énergie.
Chacun aurait la possibilité et sur base volontaire, de s’installer dans de telles villes maritimes, et comme la population mondiale augmente, ce système de vie sur l’eau (ce qui existe en fait en plus petit depuis longtemps) sera progressivement élargi. Que ce soit clair que nous parlons ici d’une pure possibilité théorique qui – si elle devait se révéler faisable en pratique – pourrait résoudre ou réduire la plupart de nos problèmes environnementaux actuels. Bien qu’elle soit (pour le moment ?) une fiction, nous pouvons en apprendre certaines choses.
D’abord, cela nous montre que l’ingéniosité humaine a suffisamment de possibilités que pour résoudre le côté technique de presque tous les problèmes matériels, y compris ceux associés à une population croissante. Les pessimistes professionnels vont bien sûr plaider contre cela que, malgré tous les aménagements, notre monde atteindra à un moment la limite de ses capacités, si le nombre de personnes continue à augmenter indéfiniment. C’est probablement vrai, mais cette constatation contient un certain nombre de facteurs inconnus. Qui peut déterminer quelle est la capacité réelle de production de nourriture de la Terre, y compris les océans ? Les chasseurs du mésolithique ne le pouvaient pas, eux qui, depuis la sécheresse de l’Afrique du Nord, ont finalement trouvé refuge dans la région fertile du Nil. Malthus ne le pouvait pas non plus, parce qu’il ne possédait pas de boule de cristal, et ne savait pas ce que l’ingéniosité humaine allait encore inventer. Les scientifiques d’aujourd’hui ne le savent pas non plus, parce qu’ils ne peuvent pas davantage voir dans l’avenir (“futuristes” à part cela).
Nous ne savons pas encore ce que sont les possibilités de vie extraterrestre, mais nous savons déjà que des gens y peuvent vivre pendant des mois ou des années avec une réserve de nourriture qui occupe très peu de place, et avec de l’énergie venant directement du soleil. Par ailleurs, nous vivons sur une planète qui nous surprend encore tous les jours, et qui est loin d’avoir révélé toutes ses possibilités et tous ses secrets. Enfin, ce que tout le monde sait, ou devrait savoir, c’est que, en moyenne au moins une génération (environ 25 ans) est nécessaire pour une augmentation partielle de la population, tandis qu’une pandémie (non à exclure) peut détruire une grande partie de la population mondiale, en un an ou même moins. Ceci est l’une des RÉELLES catastrophes possibles dont l’humanité devra toujours tenir compte, au lieu de se faire peur, par des prédictions non fiables, avec les horreurs imminentes d’une surpopulation.
Nous arrivons finalement à la conclusion que le scénario du pire au sujet de la “surpopulation”, est orienté par des obsessions idéologiques qui attisent des craintes instinctives, plutôt que par une pensée scientifique rationnelle. Une deuxième conclusion est de nature religieuse : Jésus avait raison, nous ne devrions pas trop nous inquiéter, parce que l’humanité a tout reçu de Dieu pour gérer efficacement les problèmes terrestres. Pour un croyant, c’est clair : la principale chose qui manque à l’humanité est la reconnaissance unanime, la foi et la confiance en son Créateur. Mais cela ne devrait pas mener à ce qu’il ferme les yeux sur les sérieux problèmes actuels, et sur le fait que beaucoup de gens souffrent de la faim. Quelles en sont les causes ?
Nous savons déjà qu’elles ne résident pas dans la croissance de la population, et non plus dans un manque de production de nourriture. Chaque année, des masses de nourriture sont simplement jetées parce qu’elles ne rapportent pas assez. Si cela devait être distribué aux affamés, une partie du problème serait hors du chemin. Mais, malgré le gaspillage massif, il n’y a absolument pas de pénurie alimentaire, le problème est la distribution alimentaire. Les images récentes de la famine en Somalie et dans les pays voisins, ont donné une illustration poignante de cela : des tas de vivres, destinés à des gens décharnés, sont restés inaccessibles en raison de l’insécurité dans leur pays. La soif de pouvoir des uns, le fanatisme des autres, la myopie idéologique, la cupidité des gens riches qui n’en ont jamais assez, … : voilà les causes des grands problèmes mondiaux, y compris la pauvreté. Les plutôt ridicules déclarations de 11.11.11, qui jouent sur le scénario catastrophe du changement climatique, sont à coté de la question : notre pollution incontrôlée de l’air affecte en premier lieu nos propres poumons, et elle n’a rien à voir avec des glissements de terrain au Pérou, qui étaient là depuis le début de la chaîne des Andes, et auxquels les habitants de ces montagnes seront sans doute confrontés pendant encore plusieurs milliers d’années.
Adam et Ève ont reçu de Dieu la mission ou l’invitation à se multiplier, compte tenu de ses volontés. Les hommes se multiplièrent, mais beaucoup ignorèrent aussi la volonté de Dieu. Le nouvel Adam, comme Paul nomme le Christ, a donné à ses disciples un commandement nouveau : « Allez et enseignez ». L’acceptation des enseignements du Christ, d’amour, d’obéissance et de confiance en Dieu, jette les bases de la solution de tous les malheurs avec lesquels l’humanité est aux prises depuis la chute de nos ancêtres. La cause principale n’est pas un phénomène démographique ou géographique, mais elle découle d’un déficit moral, ce qui en soi est le résultat d’une relation brisée avec Celui qui a créé la réalité matérielle, avec toutes ses possibilités et ses dangers. Les désaccords, la myopie, la prétention, la cupidité, l’indifférence (celle-ci, selon Mère Teresa, est le vrai opposé de l’amour, et non la haine) … : là résident les problèmes de fond. Alors, luttons contre cela, en témoignant de la remise à l’honneur de Dieu, en proclamant sa volonté, et en donnant nous-mêmes l’exemple.