Prendre racine dans un sol fortement pollué

22-10-2011

D’un point de vue humain, on peut considérer la création de la vie comme l’acte le plus puissant de création par Dieu. La vie : un phénomène difficilement définissable présent sur cette planète (et selon de nombreux scientifiques aussi sur d’autres, mais c’est pour l’instant pure spéculation). La vie est incroyablement résistante et ingénieuse. Elle peut se maintenir et se reproduire dans des conditions extrêmes. En voyageant en Israël, j’ai vu les abeilles bourdonner dans un paysage apparemment invivable et stérile près de la Mer Morte, où pendant la journée on se brûle les pieds nus sur le sable chaud et salé. Des abeilles ! Y a-t-il un signe plus révélateur de la vie sur notre planète ? Dans une émission de télévision, j’ai vu des coléoptères se promener vaillamment à l’intérieur de fournaises ardentes, qui pouvaient seulement être approchées par des travailleurs entrainés et bien protégés. Les ours polaires se roulent dans la neige au pôle Nord. Il pourrait même y avoir des bactéries qui se développent en abondance dans des liquides avec une acidité de ph 1…

Mais chaque forme de vie sur Terre a ses propres limites. La seule forme de vie qui repousse toujours ses frontières, c’est l’homme. Physiquement, il est une des créatures les plus faibles et les plus vulnérables. Mais cette faiblesse est plus que compensée par le don de son intelligence : un complexe de milliards de cellules microscopiques, protégées par un crâne. L’homme n’est pas juste une forme de vie physique, mais aussi spiritualisée, très doué pour imposer sa volonté à soi-même et à son environnement. Ce qui ne veut pas dire que toutes ses questions sur la vie et ses problèmes peuvent être résolus facilement. C’est n’est pas aussi simple que cela. Le scientifique français et théologien Blaise Pascal a fait remarquer ironiquement : “L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête”.

L’homme qui est honnêtement en quête de la perfection ne joue pas à faire l’ange. Il est guidé par Dieu à travers des voies imprévues, où il apprend à reconnaître ses limites, abandonner son orgueil, devenir humble et commencer vraiment à reconnaître et honorer son Créateur. La capacité de pensée humaine est limitée à maximum quatre dimensions, mais l’homme a aussi une conscience plus profonde, une âme humaine qui conduit et éclaire son intelligence. S’il utilise bien cette conscience, il peut faire partie du monde spirituel qui porte et nourrit toutes les réalités matérielles : le Royaume de Dieu. S’il l’ignore, il devient ce que le matérialisme nous enseigne : un animal intellectuellement très doué. Ses paroles et ses actes mènent alors une existence indépendante, séparée de la sagesse qu’il peut trouver en son âme. À l’autre extrême, nous trouvons ceux qui par leur orgueil et leur libre volonté rendent leur âme indépendante du Créateur qui en est l’Origine : ils se rallient à la sphère spirituelle du diable.

Que pouvons-nous en conclure ? Entre autres choses, que les gens se trouvent, non seulement physiquement mais aussi spirituellement, dans une position très vulnérable. Dans le monde physique, l’homme sage prend à temps les mesures pour se protéger et pour préserver son environnement des éléments nuisibles. Sur le plan spirituel, il devrait faire la même chose. Mais s’il ignore sa dimension spirituelle, c’est bien sûr impossible. Nous touchons là le gros point sensible de la culture matérialiste qui s’est fortement implantée dans de nombreux pays riches. Son slogan vedette consiste en : “On ne vit qu’une fois.” Lors de récentes discussions sur les questions religieuses, on peut remarquer que cette proposition de base est même acceptée par beaucoup de gens qui se considèrent à tort comme “chrétiens”. Un vrai chrétien considère sa courte durée de vie physique en fonction de sa vie éternelle future.

Mais que faire si l’environnement spirituel est fortement pollué, en raison de l’aveuglement croissant d’une masse qui n’a d’yeux que pour ce qui est matériellement util, et pour qui le plus haut bien est devenu la “qualité de vie” ? Des adultes intelligents peuvent s’en prémunir, mais que dire de l’éveil de l’âme des jeunes enfants ? Ils sont constamment confrontés à des situations qui auraient convenu à Sodome et Gomorrhe. “Tout doit être possible”, affirme le typique “homme de son temps”, en ajoutant à son raisonnement à courte vue “aussi longtemps que cela n’affectera pas ma propre qualité de vie”. Abrutissement, vulgarité et obscénité sont exposés sans vergogne dans les médias, même dans les journaux dits de qualité et sur les chaînes d’État officielles. Clercs et prélats se cachent la tête dans le sable et évitent les questions épineuses, à la manière de politiciens chevronnés. Notre société est spirituellement victime d’une maladie mortelle, mais comme le prêtre et le Lévite faisaient dans la parabole du Bon Samaritain, ils se détournent des problèmes cruciaux.

« L’esprit de Dieu souffle où il veut“, est-il écrit. Et en effet : nous voyons parfois des jeunes, de manière humainement inexplicable, échapper aux chemins du matérialisme, et prendre les chemins de la spiritualité. Mais la grande majorité reste plongée dans un environnement spirituel gravement pollué. Comment, dans une telle situation, les paroles du Christ, la seule juste voie pour notre Salut, peuvent-elles prendre racine ? Un enfant qui, dans une soi-disant école catholique, veut parler spontanément de Jésus, est très vite “regardé de travers” et est considéré par ses copains d’école comme un peu arriéré. Tout est relativisé, et en premier lieu par beaucoup de professeurs de religion eux-mêmes, qui “proposent” un peu de tout, comme s’il s’agissait d’un jeu de puzzle avec lequel ses élèves peuvent remplir leur propre petit monde spirituel imaginaire. De “témoignage” il est peu question. Ce doit surtout être récréatif. Toutes les valeurs et les vérités sont confondues et échangées, comme dans un jeu de ping-pong collectif, dans lequel le bien et le mal sont aussi interchangeables que le ying et le yang. Et tout cela même au nom et / ou avec l’autorisation tacite d’évêques catholiques, qui inclinent leurs mitres devant les théories des disciples de Schillebeeckx, Küng et autres modernistes, qui font autorité dans la faculté de théologie de nos universités ex-catholiques.

Un tel environnement de vie spirituelle est plus nocif qu’un sol fortement contaminé. Ce dernier affecte les plantes. Si ce sont des plantes alimentaires, des substances dangereuses peuvent être absorbées par nos corps et même y rester attachées. C’est exactement la même chose qui arrive à l’esprit humain dans la société d’aujourd’hui. D’ailleurs, la contamination ne se confine pas seulement à la terre. Nos voies respiratoires sont affectées quotidiennement. Et cela aussi a son parallèle spirituel : nous vivons dans un climat culturel que nous pouvons de plus en plus décrire comme une “culture de mort”. Dans notre pays, il y a même une “culture du mensonge”, où la vérité réelle est systématiquement remplacée par une vérité idéologique. Des faits qui ne cadrent pas avec la position idéologique des gourous de l’info qui ont saisis le domaine des médias, ces faits sont systématiquement censurés, minimisés ou sortis du contexte. Le spectateur ou le lecteur, dont l’esprit ne peut gérer le flot d’informations, de publicité et d’endoctrinement, sera docilement mené vers la pensée idéologiquement correcte.

Peu ou pas de support chrétien n’est encore donné à la plupart de nos enfants. Il est “interdit d’interdire” et sûrement de commettre le péché social de pernicieusement “gagner des âmes”. La critique des autres religions et philosophies est méchante, et même “raciste”, mais pas si elle porte sur la foi chrétienne, et sûrement pas sur la maudite institution “Église”. Désorientés, nous nous posons la question : “Comment une telle mentalité pervertie a-t-elle pu survenir ?”

La cause profonde est, comme toujours, l’égoïsme humain. Ceci est renforcé par d’autres facteurs, tels que l’instinct grégaire. Le diable (oui, cher lecteur incrédule : il existe, il lit avec vous et essaie de tout vous murmurer, vous pouvez même l’entendre lorsque vous écoutez attentivement en vous) est le chef d’orchestre de tout cela. Il connaît l’homme en réalité presque aussi bien que Dieu lui-même, et en exploite toutes les faiblesses de manière optimale. Beaucoup de gens sont obsédés par le désir de possession, l’orgueil ou l’hybris. Sans aucune culpabilité morale, le sol est pollué profondément par la boue des compagnies pétrolières, les rivières sont empoisonnées par les chercheurs d’or, les gens par les vendeurs d’hormones, les femmes et les enfants exploités dans l’industrie du sexe, l’air est pollué et les routes rendues dangereuses par des millions de conducteurs de véhicules surdimensionnés et à une vitesse trop élevée, les enfants sont formés comme des machines à tuer, sans que les instigateurs de tout ceci ne soient poursuivis et arrêtés, …

C’est le côté matériel du drame humain, mais le côté spirituel est plus fondamental et donc plus pernicieux. Les gens sont détournés de leur véritable vocation : découvrir le sens de leur vie, connaître les intentions de leur Créateur, comprendre ce qu’est fondamentalement un homme : un chercheur et pèlerin en route vers Celui qui l’a mis sur le chemin. Le monde égaré les conduits vers toutes formes de dépendances. Si l’on parvient à faire réfléchir quelqu’un et à lui faire jeter un regard sur ses actes, une de ses excuses est : “J’ai fait comme les autres”. Le grégarisme instinctif entraîne aveuglément un grand nombre. Une telle chose est très frappante dans les manifestations de masse dans lesquelles certaines communautés musulmanes sont expertes. Mais même dans les pays chrétiens, on voit comment les gens massivement “mettent leur pensée à zéro” lors de grandes manifestations.

Une autre arme de Satan est l’ignorance. Les politiciens, par exemple, connaissent bien cette arme de pouvoir et certains l’exploitent à fond. Pour qui n’a jamais entendu l’Évangile, ou n’a jamais reçu l’enseignement du Christ, il est difficile de trouver par soi-même le chemin pour la Porte de la vie éternelle qu’est Jésus. Un esprit diabolique qui parvient à saper l’éducation religieuse, et à dérober ainsi à la jeunesse scolarisée une occasion unique d’apprendre quelque chose sur la Vérité, le Chemin et la Vie, a remporté une énorme victoire stratégique. “Vous ne pouvez pas perturber les enfants issus de familles avec des croyances différentes ou non-croyantes, avec vos propres croyances” : le Grand Menteur a réussi à faire passer cette idée dans beaucoup de milieux obéissants chrétiens. Même l’obéissance fut ici l’alliée du diable, car elle est souvent un déguisement pour une docilité laxiste, une certaine forme d’esprit grégaire. Une direction de l’Église qui n’a rien fait contre cela, mais a laissé empirer la situation, s’est chargée d’une grave responsabilité.

Les conséquences, cher lecteur, je ne dois pas te les dire, car tu les vois, les lis et les entends tous les jours. Vandalisme de la jeunesse, hausse de la criminalité, toxicomanie, taux de suicide en hausse, fraude du haut en bas, augmentation des cas de dépression, plus de familles éclatées (dont les enfants sont en général les principales victimes), taux d’avortement de plus en plus élevé, davantage de grossesses d’enfants, l’abus des enfants explose (l’immense majorité dans la famille, mais aussi dans une communauté ecclésiale permissive), violence à l’école à la fois contre les autres étudiants et les enseignants (dans ma jeunesse les étudiants en faute recevaient un bon soufflet, aujourd’hui ce sont des enseignants en faute qui sont saisis par les élèves ou leurs parents). C’est dans ce monde que nous nous trouvons, et beaucoup ne réalisent même pas avec quelle rapidité nous tombons bas moralement.

Deux mille ans après sa mort et sa résurrection, les paroles du Christ sont cependant toujours propagées avec beaucoup de zèle et d’engagement par de bons enseignants et des parents pieux, même dans notre culture du mensonge et de mort. Mais beaucoup de ces efforts sont perdus parce que la graine s’égare dans un sol de matérialisme abrutissant. La pollution est trop grande et les racines meurent. Les petites plantes de la foi qui percent quand même, sont chargées des substances nocives provenant d’une éducation religieuse trop laxiste, d’une ambiance de fausseté dans laquelle l’apparence extérieure est plus importante que la pureté intérieure de la pensée et de l’action, et des mauvais exemples avec lesquels ils ont été nourris. C’est la triste réalité. Contre cela, nous devons nous battre, en fournissant des îlots de terre pure, où de bonnes graines peuvent germer dans le lit de l’intemporel trésor de la foi que le Christ a donné au monde à travers son Église, et en continuant à lutter franchement contre la culture de mensonge et de mort qui nous environne. La force et l’énergie pour ce faire, nous les recevons de Dieu par la prière, par les sacrements que les bons bergers de l’Église du Christ nous prodiguent, et par l’Esprit de Dieu lui-même, dont le souffle continuera irrésistiblement à emporter la diabolique pollution de notre environnement spirituel.

IVH

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