
27-03-2014
La vie des saints n’est pas quelque chose de « médiéval ». Certains de nos semblables de générations plus récentes ont donné un témoignage impressionnant de repentir et de foi dans leur vie. De même Edith Stein, intellectuelle, professeur universitaire, convertie et carmélite.
Vie, histoire et œuvres :
Edith Stein est née dans une famille juive bien établie le 12 octobre 1891 à Breslau, dans la Prusse occidentale (aujourd’hui Wroclaw en Pologne) et est décédée probablement le 9 août 1942 dans le camp de concentration nazi d’Auschwitz-Birkenau. Elle était la plus jeune d’une famille juive orthodoxe avec onze enfants. Malgré l’expérience du culte juif à la maison, Edith est devenue athée en 1905.
Elle a étudié dans plusieurs universités allemandes à Göttingen, Breslau, Freiburg im Breisgau. Elle y étudiait la philosophie, la psychologie et l’histoire. En 1916, elle obtenait son doctorat cum laude sous la direction du Professeur Edmund Husserl avec un doctorat sur « Zum Problem der Einfühlung ». Pendant qu’elle séjournait chez des amis elle a lu, malgré son athéisme, l’autobiographie de Sainte Thérèse d’Avila, ce qui l’a fait décider de devenir catholique. Elle a été baptisée le 1er janvier 1922, a abandonné son poste d’assistante à l’université et est allée enseigner dans une école de filles des sœurs dominicaines à Speyer.
En 1932, elle a poursuivi ses études à l’Université de Münster, ou elle étudiait saint Thomas d’Aquin. En 1934, elle a rejoint les Carmélites à Cologne et adopté le nom de Teresa Benedicta de la Croix. Sa sœur Rosa a également été baptisée pendant cette période. Peuaprès la prise de pouvoir nazie, Sœur Teresa Benedicta, qui enseignait alors à l’Université de Münster, tomba sous le Berufsverbot, et dut quitter sa chaise. Á partir de cette prise de pouvoir, elle a insisté dans sa correspondance avec le Saint-Siège et avec le nonce en Allemagne (Eugenio Pacelli, le plus tard Pie XII) de condamner le nazisme, ce qui effectivement a été fait en 1936 (Encyclique Mit brennender Sorge de Pius XI, rédigé par le Cardinal Eugenio Pacelli).
En 1938, elle s’enfuit à Echt aux Pays-Bas, mais après l’occupation des Pays-Bas par les troupes allemandes, il y avait des raids réguliers contre les Juifs. En 1942, de grands groupes de Juifs ont été arrêtés par les forces d’occupation, en réponse à une lettre pastorale publiée par les évêques néerlandais condamnant la déportation des Juifs. Edith Stein a été arrêtée et internée avec sa sœur dans un camp de transit. Ceci a été irrévocablement suivi de la déportation à Auschwitz Birkenau, où elle a été tuée le 8 ou 9 août dans les chambres à gaz, et incinérée.
Culte:
Sa béatification a été faite par le Pape Jean-Paul II le 1er mai 1987 et sa canonisation a suivi le 11 octobre 1998, en tant que « fille d’Israël et fille fidèle de l’Église ».
En raison de ses publications (Potenz und Akt de 1931, Endliches und Ewiges Sein de 1937 et Kreuzeswissenschaft, eine Studie über Johannes vom Kreuz, publié à titre posthume en 2003), on envisage de la reconnaitre comme Docteur de l’Église.
Avec la Sainte Brigitte de Suède et la Sainte Catherine de Sienne, elle est vénérée comme sainte patronne de l’Europe.
Plusieurs écoles de différents diocèses (par exemple à Gand et dans des diocèses néerlandais et allemands) ont été nommées d’après elle.
Signification :
Edith Stein peut être considérée comme un brillant exemple d’une personne cherchant, qui par son éducation et par le détour de l’athéisme, a expérimenté, à travers ses recherches et sa science, qu’il y a « plus » en dehors de la réalité empirique : une réalité spirituelle qui implique l’explication de l’univers, de la création, de Dieu. Cela a conduit à sa conversion, son adhésion à l’Église et finalement sa décision de traverser la vie en tant que carmélite.
Prions-la pour son intersection auprès de Dieu pour la conversion de l’Europe, ou plus généralement de l’Occident riche.
L.P.
Postface
De son histoire de vie, nous pouvons déduire qu’Edith Stein a été à la recherche de la vérité depuis sa petite enfance. Pas la vérité bon marché ou théorique, mais La Vérité. Cette quête a abouti à sa conversion au catholicisme. Sur cette nouvelle voie, elle a continué, sans compromis. Elle avait trouvé son bonheur et sa certitude en Christ, et rien ou personne ne pouvait lui l’enlever. Le récit suivant de ses derniers jours de vie en témoigne.
(Source : http://www.heiligen.net/heiligen/08/09/08-09-1942-edith.php) Propre traduction.
La dernière semaine
Le lendemain, ils étaient dans le camp de concentration de Westerbork à Drente. De là, les trains sont partis pour les camps de concentration et d’extermination en Allemagne et en Pologne. Le 6 août, elle a écrit une courte lettre à Echt : elle demande quelques petites choses et ajoute : « Croyez-le ou non, mais je peux prier ici en paix. » Des témoins lui racontent qu’au milieu de tout le chaos, elle était la paix elle-même : « Dans le camp de concentration, on entendait pleurer partout, et parmi ceux qui venaient d’arriver, il y avait un chaos indescriptible. Sœur Benedicta s’inquiétait pour les femmes : elle aidait et réconfortait partout où elle le pouvait. C’était un parangon de calme, elle ressemblait presque à un ange. Beaucoup de mères étaient à peu près proches de la folie, et regardaient si apathiquement en face d’eux qu’ils oubliaient même leurs enfants. Sœur Benedicta s’est occupée de ces petits, elle les a aidés à se laver et a peigné leurs cheveux ; elle veillait qu’ils recevaient quelque chose à manger et qu’ils ont été pris en charge. Les jours où elle était dans le camp, on la voyait constamment prendre soin et nettoyer ; les gens étaient impressionnés de cela ». Jusque-là un survivant. Et dire que cette femme était autrefois la maladresse en personne!
Dans la matinée du 7 août à 3h30, le train s’est mis en marche vers l’est. Les prisonniers étaient serrés ensemble dans des camions à bestiaux. Deux jours plus tard, le transport est arrivé au camp d’extermination d’Auschwitz. On sait que les prisonniers ont été immédiatement envoyés dans les chambres à gaz. Parmi eux sœur Teresia Benedicta a Cruce, Edith Stein, 50 ans. En 1939, elle avait écrit qu’elle « voulait faire avec amour des sacrifices de douleur, de tristesse et de souffrance si cela pouvait préserver la paix dans le monde ». Ces sacrifices elle les a faits…